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POMTerr’Eco

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Des techniques de production économes en intrants pour la filière pomme de terre

Avec plus de 1200 producteurs et 18000 ha cultivés, la Normandie se place au 4e rang des régions productrices de pommes de terre de consommation.

La filière pomme de terre de Normandie s’est engagée dans la recherche de techniques de production innovantes et économes en intrants.

Le projet POMTerr'Eco a été conduit dans le cadre d’un partenariat entre les Chambres d'agriculture de Normandie et l'Association Régionale de la Pomme de terre de Normandie (ARPTN*), avec le concours financier de la Région Normandie et de l’Union Européenne.

* L’Association Régionale de la Pomme de terre et de l’oignon de Normandie a été créée en 2018 pour structurer la filière pomme de terre au niveau régional. Elle représente toute la filière pomme de terre régionale à travers ses 5 collèges : producteurs (27/76 et 14/50/61), metteurs en marché, acteurs de l’amont de la filière et représentants des Chambres d’agriculture et FRSEA.

Objectifs du projet POMTerr'Eco

La réduction des intrants en production de pomme de terre est un objectif partagé par les acteurs de la filière.

Le but du projet POMTerr'Eco est de proposer des leviers alternatifs pouvant être mobilisés par les producteurs dans la conduite de leur culture pour réduire significativement les intrants chimiques (diminution de l’IFT et des engrais de synthèse de 30% à 50 % en culture de pomme de terre).

Le résultat visé est la conception d’un schéma de production de la pomme de terre peu impactant sur l’environnement et sur la qualité des produits (et répondre aux exigences commerciales).

Phase 1 du projet : création d'un Groupe Opérationnel

Une réflexion stratégique collective mise en œuvre lors du projet POMTerr’Eco (phase 1) a permis de faire émerger un Groupe Opérationnel dont les membres sont issus de bassins de production et de débouchés variés :

  • producteurs,
  • représentants d’entreprises de collecte et de conditionnement,
  • metteurs en marché…

Des conseillers des Chambres d’agriculture de Normandie et techniciens de groupement ou de négociants en pomme de terre ont également été associés à la réflexion.

Des problématiques et les pistes à expérimenter ont été recensées auprès des professionnels lors de réunions collectives organisées avec les producteurs. Des enquêtes ont été réalisées par un étudiant en Master 2 auprès des producteurs et opérateurs pionniers dans l’innovation.

La réflexion collective menée au sein de ce GO a permis de définir des enjeux communs et de prioriser des axes de recherche en particulier sur la réduction des intrants et l’amélioration de la qualité des sols.

Phase 2 du projet : mise en place d'expérimentations

Un programme d’expérimentation a été mis en place dès 2020 par les Chambres d’agriculture de Normandie en lien avec la direction IRD.

Les principales thématiques testées visent à :

► Améliorer la fertilité des sols en rotation avec la pomme de terre

La lutte contre l’érosion, le maintien de la fertilité des sols… sont des problématiques agronomiques majeures dans les rotations avec de la pomme de terre.

Nous savons que les pratiques développées en Agriculture de Conservation, telles que le travail simplifié et la couverture des sols l'hiver, sont favorables à la qualité des sols.

Les essais conduits dans le cadre du projet POMTerr'Eco permettent d'évaluer l'impact de ces pratiques sur la production de pommes de terre et la fertilisation de la culture.

En effet, des questions se posent sur l’impact de ces pratiques sur :

  • la lavabilité des tubercules (présence de Gale commune, Rhizoctone…),
  • la pression ravageur du sol,
  • le risque d’endommagement à la récolte…

Des essais couverts végétaux ont été conduits en 2020 et 2021 avec différentes espèces implantées avant pomme de terre et différents modes de destruction.

Ces essais réalisés dans des parcelles en travail de sol simplifié (sans labour) n'ont pas montré d'impact négatif des couverts (type Moutarde, Phacélie, Pois), même détruits tardivement, sur la qualité des pommes de terre ou la présence de dégâts de maladies ou ravageurs sur les tubercules, ni sur la productivité de la culture ou les fournitures azotées du sol.

► Réduire l'utilisation des fongicides pour lutter contre les maladies des tubercules et le Mildiou

Différents leviers ont été travaillés comme la résistance des variétés aux maladies, la réduction des doses des fongicides et l’utilisation de produits de biocontrôle.
Les travaux réalisés portent sur la protection contre les maladies des tubercules (Rhizoctone, Gale argentée, Dartrose) et la protection contre le Mildiou des pommes de terre.

→ Essais protection des tubercules contre les maladies de présentation

Les essais conduits en protection des plants en 2020 et 2021 ont montré que la réduction des doses de fongicides de 50 % était possible, sans affecter la qualité de présentation des tubercules par le développement de la Gale argentée, Dartrose ou Rhizoctone.

→ Essais fongicides Mildiou

Des plateformes d’essais protection contre le Mildiou en végétation ont été conduits de 2020 à 2022 pour tester des stratégies économes en produits phytosanitaires.

En 2020, la réduction des doses de fongicides de 50 % a donné des résultats prometteurs dans la lutte contre le Mildiou sur variété peu sensible.

Cette pratique n’a cependant pas été validée en 2021 contre le Mildiou en raison d’une pression maladie extrêmement forte qui a mis à l’épreuve toutes les modalités.

Une exception cependant concernant le programme 50% dose fongicides + 50% phosphanates de potassium, produits utilisés en biocontrôle, qui a donné d’excellents résultats, sur variété tolérante ou sensible.

 

→ Essais variétés tolérantes Mildiou

Ces dernières années, de nouvelles variétés possédant une tolérance Mildiou, potentiellement adaptées à la conduite économe en fongicide, sont proposées à l’inscription par les obtenteurs. 
Dans le programme d’essai POMTerr’Eco, ces nouvelles variétés ont été évaluées pour connaître leur sensibilité aux bioagresseurs (Mildiou, Taupin, Doryphores…) ainsi que leur potentiel, leur présentation et leur qualité de conservation.
Le levier variétal a été travaillé durant 3 ans dans des essais variétés tolérantes Mildiou conduits en AB ou en production conventionnelle (agroécologie).

Ces expérimentations, réalisées dans un contexte pédo-climatique très différents, ont permis de sélectionner des variétés de pomme de terre adaptées à la conduite économe en intrants et résistantes au stress hydrique.
Ces références permettent de guider les producteurs et les opérateurs dans leur choix variétal et de les accompagner dans une démarche de production plus durable.

 

Avec ces références acquises sur la réduction des doses de fongicides, l’utilisation de produits de biocontrôle type phosphonates de potassium aujourd’hui homologués sur pomme de terre et la résistance variétale, de nouvelles préconisations peuvent être formulées aux producteurs pour réduire de 50 à 75 % des IFT fongicides.

► Adapter des stratégies alternatives en antigerminatif

Le retrait du CIPC, antigerminatif utilisé depuis 40 ans en stockage pomme de terre, a bouleversé les pratiques et la production en 2020.

Des alternatives ont été testées pour accompagner les producteurs dans cette transition en particulier dans le choix des inhibiteurs selon leur débouché commercial et leur équipement de stockage.

Des antigerminatifs appliqués en végétation (hydrazide maléique) ou thermonébulisés en stockage (1,4-dimethylnaphtalène) ont été comparés à des produits alternatifs tels que l’Huile de menthe, l’Ethylène et l’Huile d’orange.

Ces solutions autorisées en AB sont assez performantes, même sur germes démarrés. La rémanence de ces produits reste toutefois limitée car le démarrage des germes est important à la sortie du stockage. Elles doivent être combinées à une conservation à basse-température (4-6°C maxi) pour contrôler la germination et limiter le surcoût lié à l’application de ces inhibiteurs.

Les résultats montrent l’intérêt d’un traitement en végétation sur la maîtrise de la germination tout au long du stockage.

 

Dans le cadre du programme POMTerr’Eco, des démonstrations de désherbage mécanique et défanage électrique ont été réalisées pour accompagner les producteurs dans leur démarche de réduction d’intrants.

Vidéos POMTerr'Eco

Améliorer la fertilité des sols en rotation avec la pomme terre

Réduire les intrants grâce au levier variétal en culture de pomme de terre

Des techniques alternatives pour réduire les intrants phytosanitaires

POUR ALLER + LOIN

EN BREF

Période

  • Phase 1 : 1er oct. 2017 au 31 mars 2020
  • Phase 2 : 1er mars 2020 au 1er mars 2023

Territoire

Normandie / Calvados / Eure / Manche / Orne / Seine-Maritime

Budget global

  • Phase 1 : 24 871 €
  • Phase 2 : 138 631 €

Objectifs

  • Développer des techniques de production économes en intrants et durables en culture de pomme de terre.

INTERLOCUTEUR

Valérie Patoux - 02 31 53 55 00
valerie.patoux@remove-this.normandie.chambagri.fr

Chambres d’agriculture de Normandie - Antenne d’Ifs
Bâtiment D - 400 Boulevard Charles Cros - ZA Object'Ifs Sud - Green Park - 14123 IFS

ARPTN - 02 31 53 55 00
Association Régionale de la Pomme de terre et de l’oignon de Normandie

Chambres d’agriculture de Normandie  -  Antenne d’Ifs
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En partenariat avec :

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